National | Par Didier Bouville

La filière bovine française vent debout contre les accords de libre-échange

Le 4 octobre, la FNSEA, Jeunes agriculteurs et la Fédération nationale bovine (FNB) ont affiché par communiqué leur refus des accords de libre-échange comme le Ceta (Canada) ou celui avec le Mercosur.

«L’UE aurait-elle décidé de sacrifier le secteur de la viande bovine ?», s’interrogent les syndicats. Ils soutiennent «pleinement le syndicat agricole irlandais IFA qui manifestait le 4 octobre devant les bureaux de la Commission européenne à Dublin pour dénoncer l’offre que celle-ci envisage au bénéfice du Mercosur».

En parallèle, dans un courrier destiné à Emmanuel Macron, dévoilé le 4 octobre, Interbev alerte vivement le président sur l’impact des accords de libre-échange : «Notre filière ne sortira pas vivante de ce « piège » dans laquelle la Commission européenne tente de l’enfermer, en bradant ainsi son élevage bovin en échange de quelques hypothétiques ouvertures de marché dans d’autres secteurs qu’elle juge plus stratégiques».

L’interprofession demande une action plus déterminante du gouvernement français au niveau européen et le retrait de la viande bovine des négociations avec le Mercorsur, afin d’éviter un quota de 70 000 t de viande bovine à droits de douanes réduits.

«Il faut défendre le modèle vertueux qu’est notre élevage allaitant» (Bruno Dufayet)

«A un moment, il faut défendre le modèle vertueux qu’est notre élevage allaitant», s’est exclamé Bruno Dufayet, président de la FNB, le 3 octobre, lors d’une exploitation bovine de type naisseur avec 140 ha de prairies naturelles. «D’un côté, on demande à la production un niveau d’exigence élevé et de l’autre côté, on le brade lors d’accords internationaux», a-t-il dénoncé.

La démarche «Éleveurs et engagés», qu’il a défendu à nouveau, fait partie de ce niveau d’exigence élevé, notamment en termes de qualité. Une démarche qui rentre parfaitement dans le cadre des États généraux de l’alimentation (#EGA), selon lui. Il a insisté sur les faibles revenus des éleveurs allaitants, les prix bas et la difficulté du renouvellement des générations dans cette filière.

 éleveurs+FNB+ceta

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