National | Par Didier Bouville

Machinisme : reprise confirmée pour les distributeurs

Avec une activité en progression de +2,5 % à +3,5 % par rapport au second semestre 2017, les prévisions de croissance se confirment au second semestre 2018 pour les distributeurs de matériel agricole, indique le Sedima.

D’après les derniers chiffres présentés par le Syndicat national des entreprises de services et de distribution du machinisme agricole, d’espaces verts et des métiers spécialisés (Sedima) le 13 décembre, la prévision de croissance attendue sur le second semestre 2018 se confirme, avec + 2 % sur l’ensemble des activités. La situation s’améliore par rapport à l’année précédente, surtout pour le machinisme agricole dont l’activité était stable au second semestre 2017. Ainsi, la moitié des entreprises font état d’une croissance supérieure à 5 %.

La situation est particulièrement positive pour le secteur viti-vinicole, avec 65 % des entreprises qui déclarent une hausse des commandes de matériel neuf. La conjoncture affecte cependant le secteur des grandes cultures, dont 30 % des entreprises spécialisées indiquent une baisse d’activité. Sur le matériel d’occasion, la croissance est générale et l’on se rapproche des chiffres de la moyenne, en particulier pour le secteur viti-vinicole, encore, où seulement 9 % des entreprises déclarent un chiffre d’affaires en baisse, contre environ 25 % dans les autres secteurs.

Moral positif mais inquiétude sur les prix

Le Sedima note également une augmentation du moral de la distribution, avec des chiffres plus positifs que par le passé : 37 % des répondants déclarent un moral plutôt bon ou très bon, contre seulement 13 % en 2016. Seulement 6 % estiment que leur moral est très mauvais. Parmi leurs préoccupations principales, le recrutement et l’évolution des marchés viennent en priorité.

Les difficultés de recrutement sont en effet prégnantes : « nous avons besoin de formation, les machines de plus en plus compliquées, la technologie de précision induit de rechercher de nouvelles compétences, c’est un vrai challenge pour nos chefs d’entreprise », explique Pierre Prim, président du Sedima, alors que le syndicat travaille fortement sur cette question. Une autre préoccupation prend de l’ampleur cette année : « la partie climatique arrive dans le top des préoccupations car depuis trois ans on commence à avoir un impact important du climat sur les activités agricoles et, par ricochet, sur nos activités », commente le président du Sedima.

Autre inquiétude, le prix des matériels, avec en moyenne une hausse annoncée de 2,7 %. On constate une tendance depuis janvier 2017 à une progression beaucoup plus rapide des prix des tracteurs que pour le reste des matériels agricoles, avec une augmentation de + 4,5 % contre +1,9 % d’augmentation des prix à la consommation, et +2,9 % pour les matériels agricoles.

« Quelle réalité économique y’a-t-il derrière ? Cette question se pose parce que le client aujourd’hui ne comprend plus. Nos entreprises ont du mal à suivre ! », déplore Pierre Prim. Néanmoins, l’évolution des marchés s’avère positive, avec une orientation meilleure que l’année dernière. La tendance devrait être à la stabilité pour le 1er semestre 2019, estime le Sedima. Une conjoncture qui devrait permettre au syndicat de fêter ses 100 ans dans un contexte positif, en février prochain.

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