National | Par Didier Bouville

Néonicotinoïdes : «des alternatives doivent être disponibles» [point de vue]

Néonicotinoïdes : «des alternatives doivent être disponibles» [point de vue]

Eric Thirouin (notre photo), président de la commission environnement à la FNSEA, revient sur le buzz médiatique et politique autour des néonicotinoïdes.

– Quelle est votre analyse ?

«Les médias ont monté en épingle le premier dissensus au gouvernement. Le fait que cela touche les produits phytosanitaires et l’alimentation des Français électrise d’autant plus le débat. Nos arguments technico-économiques ne sont pas audibles, car ils font face à des positionnements moraux, et tout cela avec une forte dose de mauvaise foi ! On voit là aussi comme le sujet des produits phytosanitaires est sensible. S’il est de notre devoir d’être à l’écoute des consommateurs et de nos concitoyens, il est urgent de dépassionner les débats.

– Quelle est la position de la FNSEA sur l’interdiction ?

Comme le ministère de l’agriculture, nous pensons que l’interdiction des néonicotinoïdes est une surtransposition, en outre non conforme au cadre règlementaire européen. En effet, l’approbation des substances actives est de la compétence de la Commission européenne et non des Etats Membres. Et cette interdiction va provoquer des distorsions de concurrence importantes entre les producteurs français et européens. Certaines filières risquent de disparaître du paysage français car elles ne disposeront d’aucune alternative, chimique ou non. Avant toute interdiction, des alternatives efficaces, durables et économiquement accessibles doivent être disponibles.

– Que demandez-vous ?

Nous demandons un engagement fort de la recherche publique et privée et des financements suffisants, une condition indispensable pour garantir nos productions agricoles et au final, une alimentation de qualité. Nous agissons également pour que, conformément à la loi Biodiversité, des dérogations à l’interdiction soient appliquées dès lors qu’il y a un impact économique important sur l’activité agricole et une absence d’alternatives».

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