National | Par Didier Bouville

PAC : Hogan critique la simplification du verdissement voulue par les Etats membres

Pour ce qui était, selon toute vraisemblance, son dernier Conseil agricole en tant que commissaire à l’Agriculture, Phil Hogan a prévenu les ministres des Vingt-huit réunis le 18 novembre à Bruxelles de sa «vive inquiétude» concernant la tournure que prennent les discussions actuelles sur l’architecture verte de la future Pac qui est, selon lui, «inacceptable pour la Commission».

La présidence finlandaise du Conseil propose de fixer un pourcentage – dont le niveau reste à déterminer – de fonds de la Pac qui serait consacré à une liste de mesures environnementales (à la fois dans le premier et le deuxième pilier), dans laquelle les Etats membres pourraient piocher. Une proposition globalement bien accueillie par les ministres de l’Agriculture de l’UE, même si ses modalités de mise en oeuvre les divisent encore.

Mais, pour Phil Hogan, ces dispositions – qui remplaceraient «les approches spécifiques, consolidées et bien ciblées de la proposition de la Commission» – conduiraient «à une réduction des ambitions environnementales et climatiques» de la Pac. «De plus, souligne-t-il, pour moi, ne pas se mettre d’accord sur un niveau d’objectif avant de connaître le budget 2021-2027 est un mauvais signal.»

Les Etats membres divisés sur la durée de la période de transition

Les ministres de l’Agriculture de l’UE, réunis le 18 novembre à Bruxelles, ont globalement salué les propositions techniques de la Commission européenne sur les mesures transitoires pour la Pac en 2021 (compte tenu du retard pris dans les discussions sur la future Pac), mais se sont montrés divisés sur le temps que devrait durer cette transition.

De nombreux Etats membres (Allemagne, Pologne, Grèce, Luxembourg, République tchèque, Slovaquie, Roumanie) ont estimé que ces règles devraient porter sur deux ans au lieu d’un seul pour leur laisser le temps de finaliser les négociations sur la Pac et de préparer les plans stratégiques.

D’autres (dont la France, l’Espagne, le Danemark et les Pays-Bas) préféreraient que cette période soit limitée à un an. «Tout dépendra de la vitesse à laquelle vont avancer les discussions sur le cadre financier pluriannuel. La balle est dans votre camp, pas dans le mien», a répondu le commissaire européen à l’Agriculture Phil Hogan.

Mais, a-t-il prévenu, «la mise en place d’une période transitoire ne doit pas être une excuse pour retarder les travaux sur la réforme de la Pac et la préparation des plans stratégiques devrait s’accélérer dans les mois à venir.»

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