National | Par Didier Bouville

Retraites agricoles, le Sénat décale le débat public au 16 mai

(Photo archives Actuagri)

Le 8 mars, le Sénat a annoncé le décalage du débat public sur la proposition de loi de revalorisation des retraites agricoles, à la suite du « vote bloqué » demandé par le gouvernement la veille. En effet, le groupe communiste républicain citoyen et écologiste (CRCE) qui avait été à l’origine de l’insertion à l’ordre du jour de la discussion sur la proposition de loi a fait le choix de la retirer. « Le groupe CRCE a estimé que cette décision de report ouvrait une période utile pour convaincre le gouvernement du bien-fondé du texte proposé », a expliqué un communiqué du Sénat. Le gouvernement souhaite en effet intégrer la problématique des retraites agricoles dans le grand projet de réforme des retraites à venir.

Les syndicats agricoles furieux

Le report de l’étude de la proposition de loi sur la revalorisation des retraites agricoles au 16 mai a fait réagir l’ensemble des syndicats agricoles. La FNSEA avait déjà « déploré une promesse en trompe-l’œil » au sujet de cette proposition de loi, dénonçant un manque de financement derrière. « Nous attendons des parlementaires et du gouvernement de véritables mesures qui accordent aux retraités agricoles des minima de pensions équivalents à ceux des autres régimes », revendique la FNSEA, espérant que ce report permettra « une vraie réflexion sur l’avenir des retraites agricoles ».

La Coordination rurale, la Confédération paysanne et le Modef se sont déclarés outrés par l’action du gouvernement, faisant reculer une décision importante. « Ce projet faisait l’unanimité des parlementaires, il est scandaleux de repousser une nouvelle fois la question et de laisser les retraités agricoles dans cette situation déplorable et inacceptable », soulignait ainsi Armand Paquereau, président de la section retraités de la CR.

Réaction de Robert Verger, membre du Bureau de la FNSEA

« Hier au Sénat a été discutée la proposition de loi Chassaigne adoptée à l’Assemblée nationale sous l’ancienne mandature et portant sur le minimum de retraite des chefs d’exploitation à 85 % du Smic. Le sujet a été « bloqué » par le Gouvernement pour être inséré dans la réflexion générale sur la réforme des retraites. Nous regrettons ce blocage, mais cette initiative n’avait que peu de chances de tenir dans la durée car le financement portait uniquement sur la retraite complémentaire obligatoire. Au final, pour financer la retraite à 75 % du Smic, les actifs ont dû mettre la main à la poche via une hausse de leurs cotisations RCO. Nous refusons que cela arrive de nouveau. Nous attendons du Gouvernement de véritables mesures qui accordent aux retraités agricoles des pensions équivalentes à celles des autres régimes. Est-il normal aujourd’hui que la retraite d’un salarié soit calculée sur ses 25 meilleures années de revenus quand celle d’un agriculteur est basée sur toutes ses années, bonnes ou mauvaises ? Nous ne voulons pas rester au bord de la route ! ».

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