Aveyron | Par Didier Bouville

Société Centrale d’Agriculture : des défis à relever !

C’est un message d’encouragement qu’a lancé la Société Centrale d’Agriculture lors de son assemblée générale jeudi 18 avril à Rodez, par la voix de son président, Edouard Fabre.

«Retrouver une agriculture compétente, forte», c’est en ces mots qu’Edouard Fabre a introduit l’assemblée générale de la Société Centrale d’Agriculture qu’il préside. Fondée en 1793 pour enrayer les désastres agricoles créés par la Révolution, la SCA s’attèle aujourd’hui à un nouveau défi autour de ses trois domaines d’activité : agronomie, agriculture et agro-industrie.

«Aujourd’hui nous arrivons devant le phénomène dangereux que sont les baisses de production en Europe et surtout pour la France. Il faut relancer fortement l’agriculture compétente et compétitive, conventionnelle et le bio sérieux !», a encouragé Edouard Fabre. Et pour le président de la SCA, le monde agricole doit retrouver une agriculture compétente, forte pour remonter de 50% le solde potentiel du commerce extérieur et retrouver une place de leader dans l’exportation agroalimentaire.

Regarder vers l’avenir

Les axes pour retrouver ce développement sont tout trouvés et correspondent à la demande de la FAO signée par la France sous la présidence de François Hollande. Edouard Fabre les citent : «pour réussir à engager l’agriculture climato-intelligente dans tous les pays riches, il faut garantir la sécurité alimentaire pour tous les hommes, adapter l’agriculture à la durabilité des systèmes spécifiques aux régions du monde, aux changements climatiques et aux émissions de gaz à effet de serre et engager fortement les relations entre scientifiques politiques et agriculteurs».

Selon Edouard Fabre, «la France est prête» à relever ce défi : «l’agriculture conventionnelle peut devenir climato-intelligente grâce aux sciences et à l’appui de l’Etat et des pays en développement». Mais pour y parvenir, il est nécessaire de «recadrer le bio performant pour qu’il s’intègre dans le système climato-intelligent», de «revoir le code rural pour l’adapter à la réalité de l’entreprise agricole» et enfin de «modifier et encourager les groupements agricoles pour sauvegarder l’agriculture familiale et éviter l’entrée de capitaux extérieurs en risquant de faire main basse sur les sols français, qui sont toujours en excellent état et affichent des rendements qui n’ont pas baissé».

Pour Edouard Fabre, seule l’alliance franco-allemande avec l’appui des sciences, est en capacité de lancer une nouvelle dynamique à dimension agricole européenne, susceptible de contrer les autres politiques mondiales et assurer la défense des pays pauvres. «L’agriculture qui se développe c’est aussi le développement assuré de nombreuses industries et pas seulement agroalimentaires tellement les productions agricoles entrent dans de multiples combinaisons ou fabrications», conclut Edouard Fabre.

Ce dernier croit en l’avenir : «la contribution au PIB français de l’agriculture a progressé de 8%. Et nous pouvons compter sur une nouvelle génération de paysans décidés et fervents pour gérer des fermes dynamiques, compétentes, familiales et plus grandes. Des agriculteurs courageux qui participeront aux nouvelles opérations lancées par l’agro-industrie avec l’énergie sous toutes ses formes, sans oublier les diversifications touristiques ou naturelles».

De quoi répondre au défi démographique de demain puisque, selon la SCA, 2 à 3 milliards de naissances supplémentaires sont attendues d’ici 2030 qui vont exiger de doubler la production alimentaire, soit 70 milliards de plus à créer par la France d’ici 15 ans !

Eva DZ – source SCA

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