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29 Novembre 2023 | Actus Aveyron

Concours Bœufs de Noël, samedi 2 décembre à Laissac

L’association du Marché aux bestiaux de Laissac entourée de ses partenaires prépare la 13ème édition du concours-vente Bœufs de Noël, samedi 2 décembre. Présentation avec Bernard Fabre, co-président avec Anne Mercadier.

Comment se présente cette 13ème édition des Bœufs de Noël ?

B. Fabre : «Nous attendons près de 300 animaux de races à viande Aubrac, Charolais, Limousin, Blonde d’Aquitaine et croisés, issus des élevages de l’Aveyron mais aussi des départements alentours (Tarn, Cantal, Lozère, Tarn et Garonne, Lot, Haute-Garonne...). Ce qui montre que notre manifestation est bien suivie par les éleveurs, malgré le contexte peu porteur. Nous comptons sur la perspective des fêtes de fin d’année pour animer les ventes ! En tout cas nos acheteurs nous ont dits qu’ils seront au rendez-vous !

Quelles sont les clés de la réussite de ce type d’événement ?

B. Fabre : Je pense que la longévité de notre concours-vente est l’une des preuves de sa réussite. Depuis 13 ans, cet événement s’est inscrit dans le calendrier des éleveurs comme dans celui des acheteurs. Notre concours est une promotion pour l’élevage régional, il met en avant la viande de qualité, à travers une origine garantie et un savoir-faire reconnu des éleveurs. Une belle façon aussi de contre-carrer tous les discours anti-élevage et anti-viande dont notre filière est victime. Notre concours, comme d’autres, montre que l’on travaille bien chez nous !

Quels sont les retours des acheteurs ?

B. Fabre : En tout cas, les Bœufs de Noël sont un rendez-vous inscrit dans leur agenda ! Nous avons des acheteurs très fidèles depuis les premières éditions, qui jouent bien le jeu de la vente aux enchères puis de la vente générale ensuite. Mais nous accueillons aussi chaque année quelques nouveaux, qui viennent sur place se rendre compte par eux-mêmes des échos positifs qu’ils ont eus de notre événement. Cette fidélité des acheteurs, nous la retrouvons aussi du côté des éleveurs, qui chaque année, se mobilisent et investissent pour présenter des animaux de qualité. C’est aussi cela qui attire les acheteurs !

Comment se déroulera cette 13ème édition ?

B. Fabre : Nous renouvelons la formule habituelle. C’est-à-dire que les animaux arriveront tôt le matin sur le foirail de Laissac. Puis la matinée sera consacrée aux opérations du jury. La vente aux enchères qui sera cette année animée par Bernard Guibbaud, débutera aux alentours de 14h. Nous avons prévu de proposer aux enchères les champions de chaque race, puis une grande championne et sa dauphine. Donc au total 6 animaux. Suivra la vente générale des animaux exposés et enfin la remise des prix à 17h30.

Quels sont vos espoirs pour cette 13ème édition ?

B. Fabre : Nous espérons que tout se passe bien ! Que tout le monde soit content, les éleveurs apporteurs comme les acheteurs ! Nous sommes en tout cas tous mobilisés pour proposer une belle journée autour de la promotion de la viande.

Avez-vous programmé quelques animations autour de cet événement ?

B. Fabre : Oui tout-à-fait. Dès le vendredi après-midi, veille du concours, nous accueillerons au centre administratif, les élèves de CM des écoles privée et publique de Laissac pour leur proposer une dégustation de viande. Ils pourront échanger avec des professionnels de la filière qui les sensibiliseront à la consommation de viande, avec quelques idées recettes à la clé à transmettre à leurs parents ! La viande ce n’est pas que du steak haché mais ce peut-être aussi une bonne daube ! C’est important pour nous de communiquer envers les jeunes publics qui sont déjà consommateurs et seront ceux de demain aussi !

Par ailleurs, le jour du concours, l’Office de Tourisme Des Causses à l’Aubrac tiendra un stand d’informations. Et de même les restaurateurs de Laissac proposeront pour le déjeuner, un repas bœuf. Bref tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette nouvelle édition, une belle réussite».

Recueillis par Eva DZ

25 Novembre 2023 | Actus Aveyron | Actus élevage

Campagnol terrestre : expérimentation de lutte sur l'Aubrac

Depuis 30 ans, les pics de pullulation des campagnols terrestres mettent à mal les prairies du nord Aveyron. Accompagnée par le PNR de l’Aubrac et appuyée par divers soutiens, la CUMA de Sainte Geneviève/Cantoin mène une expérimentation de lutte contre ce ravageur, dont les premiers résultats ont été présentés vendredi 17 novembre.

Réunis sur une parcelle de Guillaume Raynal, vice-président de la CUMA de Sainte Geneviève/Cantoin, les acteurs de l’expérimentation en cours de piégeage contre le campagnol terrestre ont expliqué in situ le dispositif en place pour accompagner les éleveurs dans la lutte contre ce ravageur des prairies. L’éleveur a posé le contexte : «Ce souci de cycles de pullulation de taupes, de rats perdure sur le nord Aveyron depuis plus de 30 ans mais ces dernières années, la taille des fermes augmentant, la main d’œuvre manquant dans les exploitations, la lutte contre le campagnol terrestre n’était plus aussi suivie. Il nous fallait réfléchir à une solution pour ne plus revivre ces derniers étés où la sécheresse couplée aux dégâts de ces ravageurs mettaient en péril nos prairies et nos élevages». En effet, la présence de rats dans les parcelles fait retourner la terre qui se mélange alors à l’herbe récoltée, un mix qui ne plaît guère aux vaches, qui empêche une bonne rumination et donc digestion... Et ce phénomène influe aussi sur la quantité d’herbe récoltée.

Un piégeage collectif et coordonné

«Certains éleveurs dont les parcelles étaient très impactées ont récolté deux tiers d’herbe en moins du fait de l’infestation des rats», témoigne Laurent Lemmet, adhérent à la CUMA de Sainte Geneviève/Cantoin et partie prenante dans cette expérimentation. L’une de ses vidéos prises par drône au-dessus de l’une de ses prairies que l’on aurait cru labourée tant les rats y avaient fait des dégâts est encore dans toutes les mémoires ! Il faut également prendre en compte la destruction des plantes par les rats et donc des prairies naturelles (qui représentent 95% des surfaces dans le nord Aveyron), des surfaces que les exploitants peinent à re-semer si le campagnol est toujours présent (sans compter les coûts supplémentaires engendrés). Un piégeage collectif et coordonné s’avérait donc une bonne solution pour l’ensemble des acteurs concernés sur un territoire précis pour mesurer l’efficacité, ainsi qu’un réseau de surveillance pour plus de réactivité. Encore fallait-il trouver les financements !

Le PNR de l’Aubrac s’est associé à cette réflexion de lutte et a pu mobiliser des fonds du Dispositif Biodiversité de la Région Occitanie, en concertation avec les organisations professionnelles agricoles (FDGDON Aveyron, FREDON Occitanie, Chambre d’agriculture de l’Aveyron, FD CUMA Aveyron, Conservatoire botanique du Massif central, élus locaux...). Des fonds qui ont permis à la CUMA de Sainte Geneviève/Cantoin d’embaucher, à plein temps, un piégeur. «Il se trouve que nous avions une personne intéressée localement par ce poste et que par ailleurs, 14 exploitations étaient prêtes à s’engager», poursuit Guillaume Raynal.

L’expérimentation a donc pu démarrer en septembre 2022, pour une durée de 3 ans. Finalement, 19 exploitations adhérentes à la CUMA de Sainte Geneviève/Cantoin adhèrent à ce service de piégeage qui concerne autour de 2 000 hectares. Pour la première année d’expérimentation, 65 000 euros ont été mobilisés dont une grosse partie a été dédiée à l’embauche de Laurent Felgines, le piégeur, par la CUMA et à l’animation de cette expérimentation par le PNR Aubrac à travers son chargé de mission agro-environnement, Ugolin Bourbon-Denis.

«La première étape était de lancer le service, de démarrer le dispositif et nous espérons que le partenariat va perdurer sur quelques années pour que nous puissions mener à bien cette expérimentation», avance Guillaume Raynal. L’ambition est en effet d’utiliser le piégeage comme un maintien de la basse densité des populations de campagnols. «L’intérêt pour plus d’efficacité, est de lutter pendant les périodes de basse densité de façon à limiter les pullulations», avance Laurent Lemmet qui s’occupe du planning d’intervention du piégeur. «Nous avons mis au point un planning pour optimiser les déplacements de Laurent. Il intervient sur des parcelles proches les unes des autres, de façon à former un réseau restreint, dense et cohérent et ainsi éviter la dispersion sur les parcelles voisines», explique l’agriculteur. Les chantiers sont organisés en fonction de la météo, de l’altitude aussi et un point est réalisé chaque semaine en réponse aux demandes des adhérents. «Laurent intervient tout au long de l’année», complète Laurent Lemmet. Un dispositif d’emploi partagé qui permet d’assurer une certaine souplesse. «Nous nous sommes appuyés sur d’autres expérimentations menées dans le Massif central comme à Volvic par exemple où un piégeur professionnel intervient depuis plusieurs années», avance Laurent Lemmet. Un échange d’expériences qui a permis à Laurent Felgines, le piégeur de se former. «Je suis un gosse de la nature. Ce poste m’intéressait parce qu’il me permet de mettre à disposition des agriculteurs, mes connaissances du terrain», témoigne Laurent qui installait ses premiers pièges à taupe à l’âge de 5 ans !

«Observer et piéger pour maintenir une basse densité»

Et après 12 mois d’expérimentation, les résultats sont plutôt encourageants. Entre septembre et décembre 2022, jusqu’à 130 individus (taupes et campagnols) ont été piégés par hectare. En début d’année, le piégeage a été tout aussi efficace même si sur 2023, la pullulation a été stoppée, peut-être consécutivement à la sécheresse de l’été précédent. Mais le piégeur est resté très actif sur les taupes qui se chargent du creusement des galeries, dont profitent ensuite les campagnols. Et en cette fin d’année, le piégeage est ciblé sur les colonies de campagnols de nouveau actives, repérées grâce à la surveillance des parcelles. «Les adhérents du service sont très satisfaits de cette expérimentation. Clairement cette année pour la récolte des foins, nous avons ramassé beaucoup moins de terre», résume Laurent Lemmet.

Un service d’intérêt général

«Il faut noter la motivation du groupe d’agriculteurs autour de ce projet», a salué Jean Valadier, membre du bureau du PNR Aubrac. «Depuis 30 ans, les campagnols pullulent, détruisent nos prairies, fragilisent nos ressources, je pense aussi à l’impact sur l’eau. La lutte contre le campagnol terreste est à mon sens, une question d’intérêt général ou pour le moins de santé publique», estime l’élu local. Et le Parc dans ce dossier, remplit pleinement sa mission de mise en œuvre expérimentale, d’apport d’ingénierie. Il espère d’ailleurs initier d’autres groupes d’agriculteurs à cette expérimentation. «Nous avons candidaté au Fonds vert de l’Etat pour accompagner la création d’un deuxième collectif d’agriculteurs dans un autre secteur de l’Aubrac», a avancé Jean Valadier. Cette nouvelle expérimentation s’appuiera sur les enseignements tirés de cette première période-test à Argences en Aubrac. Un test que le groupe espère voir perdurer à travers les contrats de lutte signés par les agriculteurs et financés par le FMSE. «Si les prestations de piégeage ainsi que les pièges peuvent être financés, la CUMA pourra pérenniser son service Campagnol», espèrent les responsables de la CUMA.

Eva DZ

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23 Novembre 2023 | Actus Aveyron

Rodelle :  Les agriculteurs du village se retrouvent

La commune de Rodelle, entre Rodez et Bozouls, affiche une belle dynamique en matière de renouvellement des générations d’agriculteurs. Sur la quarantaine d’exploitants actifs, ils sont 25 jeunes à s’être installés depuis 7 ans, ou en cours d’installation d’ici 2 ans. Une fierté pour les responsables du syndicat communal de la FDSEA qui ont invité l’ensemble des agriculteurs à un moment de convivialité vendredi 17 novembre.


Pierre Bousquet et Patrick Soulier, le duo de présidents du syndicat communal FDSEA de Rodelle, accompagné par François Fleys, responsable régional FDSEA pour la vallée de l’Aveyron, ont raison d’afficher une belle performance sur la commune : celle d’avoir installé 25 jeunes dont 5 hors-cadre familiaux (en individuel ou en rejoignant des GAEC) sur leur territoire. «Rodelle recense une quarantaine d’actifs agricoles, séparés par la rivière Dourdou et nous n’avons pas toujours l’occasion de nous voir, de travailler ensemble parce que les productions sont assez diversifiées, alors nous avons pensé nous retrouver autour d’un moment convivial pour apprendre à se connaître et échanger», explique Patrick Soulier. Et Pierre Bousquet de compléter : «Bien sûr nous y avons associé tous les jeunes installés ainsi que ceux qui ont des projets dans les 2 prochaines années». «C’est une belle occasion d’échanger autour d’un buffet, en parlant de notre métier bien sûr mais aussi de tout et de rien !», sourit François Fleys. Tous sont fiers de ce «joli record» et ont envie d’entretenir cette belle dynamique, notamment à l’aube de nouvelles élections locales à la FDSEA. «Demain nous aurons encore plus besoin de défendre notre place d’agriculteur et notre métier», argumente François Fleys. «Mais pour cela nous devons apprendre à nous connaître pour faire avancer les dossiers ensemble et ça démarre déjà dans nos villages», poursuivent Pierre Bousquet et Patrick Soulier. D’ailleurs pour les prochaines élections, les deux co-présidents sont prêts à repartir pour une campagne et en ont profité pour intégrer quelques jeunes aussi au bureau. «Ce moment convivial a permis de créer des liens entre nous, des liens que nous continuerons d’entretenir par la suite», ont-ils avancé.


Eva DZ

23 Novembre 2023 | Actus Aveyron

Action FDSEA - JA : du Biais Macarel !

Explosion des charges, non application de la loi Egalim, augmentation massive des contraintes sur les exploitations (environnement, zone vulnérable, contrôles en tout genre…), paiements PAC en retard pour certains, nouvelle politique à l’installation et à la transmission… voilà quelques exemples des problèmes que subissent les agriculteurs aveyronnais actuellement.


«Dans ce contexte, l’État propose uniquement des mesurettes qui sont bien loin d’être à la hauteur ! Bien souvent en décalage avec les réalités que nous vivons. On marche sur la tête !», dénoncent FDSEA et JA en écho à diverses opérations menées dans des départements d’Occitanie. «Tout cela souligne surtout que les décisions sont prises sans «bon sens» et «sans connaissance du terrain», argumentent les responsables professionnels qui estiment que les agriculteurs ne peuvent plus supporter ça et ont besoin de vraies réponses à leurs problèmes.


Pour exprimer leur lassitude face au manque de «biais» de l’État, les agriculteurs aveyronnais vont, à leur tour, retourner les panneaux de signalisation d’entrée et de sortie des villages et villes du département ; et apposeront un autocollant sur lequel sera inscrit «DU BIAIS MACAREL !».


L’ensemble des équipes locales FDSEA et JA s’organisent depuis cette semaine pour déployer cette campagne de communication et de sensibilisation à travers tout le département.

Dans tout l’Aveyron, les équipes locales FDSEA et JA vont organiser des opérations de retournement de panneaux de communes, où seront apposés des autocollants «Du biais Macarel !» pour un retour au bon sens ! © FDSEA 12

La rédaction

23 Novembre 2023 | Actus Aveyron

Quinzaine de la Transmission-reprise : Bel exemple à Sévérac d’Aveyron

Aux portes de Sévérac d’Aveyron, Dominique Lecomte et son épouse, Annie, éleveurs de brebis laitières pour Roquefort, ont cédé leur ferme à un couple de jeunes, Jim James et Maïlys Martin. Tous ensemble ils témoignent de cette transmission réussie.

Qui sont les cédants ?

D. Lecomte : «Je me suis installé en 1986, ici à 10km de Sévérac et une vingtaine de Millau, tout près de l’A75. J’ai profité de l’opportunité du partage d’une ferme mais je n’avais que le terrain, il m’a fallu tout construire, la bergerie, les bâtiments, constituer mon cheptel... Mais après mon BTS à La Roque, rien ne m’intéressait d’autre que de m’installer ! Ma femme, Annie, infirmière pendant 20 ans, m’a rejoint sur la ferme pour nos dernières années de carrière. Nous avons envisagé l’installation de notre fille qui a travaillé pendant 5 ans environ avec nous mais la perspective de reprendre seule lui faisait un peu peur. Alors il m’a fallu penser à trouver un autre repreneur.

Dans quel état d’esprit avez-vous abordé cette étape de transmission ?

D. Lecomte : Mon envie était de pouvoir transmettre ma ferme à un jeune. Peu m’importait qu’il soit hors-cadre familial, personnellement c’était mon cas quand je me suis installé. Je sais que ce n’est pas évident et je savais qu’il faudrait du temps !

Quelles démarches avez-vous entreprises pour cette transmission ?

D. Lecomte : Je me suis inscrit au Répertoire Départ Installation à la Chambre d’agriculture en mars 2016. Je voulais préparer la suite tranquillement mais le temps passe vite ! J’ai reçu un premier candidat, nous avons démarré un CEFI (NDLR : contrat de parrainage qui finance une période d’essai entre un candidat à l’installation hors du cadre familial et un agriculteur à la recherche d’un repreneur) mais ça ne l’a pas fait puis un deuxième, et là encore, ça n’a pas marché. Ce n’était pas les bonnes personnes et dans ce cas-là, il faut savoir ne pas insister ! Et puis j’ai reçu Jim en mars dernier accompagné de sa compagne Maïlys et là, le courant est tout de suite passé entre nous ! Nous avons démarré le CEFI en mars et fin août, le couple s’installait !

Comment avez-vous vécu cette période ?

D. Lecomte : J’avoue qu’après les deux CEFI avortés, ça n’a pas été facile mais il ne faut pas baisser les bras. Même si le temps passe vite ! A l’aube de mes 69 ans, je voulais trouver une solution. J’ai baissé un peu le troupeau pour diminuer un peu la charge de travail mais pour autant je voulais garder une ferme qui tourne bien pour qu’elle reste attractive et assurer une bonne transmission. Je me suis beaucoup appuyé sur les CUMA d’Engayresque et de Sévérac auxquelles j’ai confié les travaux du sol. Cela m’a permis de lever un peu le pied et de me consacrer au troupeau. Si je n’avais pas eu ce soutien, je ne sais pas si j’aurai pu garder ma ferme telle quelle était au moment de la reprise...

Comment se passaient les relations avec le RDI ?

D. Lecomte : Les démarches sont assez simples. J’ai échangé avec les conseillers, notamment Jean-Michel Batut et nous avons rédigé ensemble l’offre de reprise de ma ferme. Une fois publiée, je recevais les offres de candidats intéressés. C’est ainsi que j’ai reçu celle de Jim et Maïlys.

Pour moi, le coût était assez minime puisqu’il s’agissait des frais d’inscriptions au RDI (une fois en 2016) puis le versement d’une indemnité complémentaire pour Jim pendant son CEFI.

«Chacun a trouvé sa place»

Qui sont les repreneurs ?

J. James : Mes parents sont agriculteurs dans le sud Aveyron. J’ai toujours eu le projet de m’installer. Après mon CAP agricole, je suis devenu salarié agricole, chauffeur de CUMA puis j’ai travaillé dans les travaux publics... tout en gardant en tête mon projet d’installation. Avec ma compagne, Maïlys, également salariée agricole, nous envisagions de reprendre ensemble une ferme.

Comment s’est passée la mise en relation entre cédants et repreneurs ?

J. James : La ferme de Dominique et Annie Lecomte est la première à laquelle nous nous sommes intéressés ! Mais la reprise a failli ne pas se faire ! En effet d’autres personnes étaient intéressées par l’exploitation. Du coup nous avons poursuivi nos recherches et avons trouvé une autre ferme à reprendre quand Dominique nous a rappelés ! Finalement nous avons repris contact et avons convenu du démarrage d’un CEFI entre les cédants et moi-même. Ma compagne était alors encore en poste sur une ferme.

Qu’est-ce qui vous a plu dans la ferme de Dominique ?

J. James : Nous recherchions dans l’idéal un élevage ovins lait, à l’image de la ferme de Dominique et Annie. C’est une production que nous connaissons bien tous les deux avec Maïlys. L’offre de reprise mentionnait aussi la possibilité d’installer deux personnes ce qui nous allait bien aussi ! De plus le système d’élevage (traite de mi-janvier à mi-août avec agnelage en décembre) nous correspondait. Tout comme la situation de la ferme, d’un seul tenant, avec un accès pratique, des bâtiments en bon état... Bref nous savions où nous mettions les pieds et c’était plutôt rassurant dans la mesure où nous quittions nos emplois, notre maison aussi... D’ailleurs la situation géographique de la ferme, près de l’A75, proche de la commune de Sévérac plutôt bien pourvue en services (école ou nounou pour nos enfants, commerces...) nous a aussi confortée dans notre choix.

Comment s’est déroulée cette période d’essai ?

J. James : Nous avons monté un dossier auprès de la Région pour financer le CEFI. J’ai démissionné de mon emploi dans les travaux publics. Inscrit à Pôle Emploi j’ai fait valoir mes droits au chômage. Et Dominique m’a versé également une indemnité pour compléter. Cela a vraiment facilité les choses pendant ce CEFI parce que j’étais alors installé dans le sud Aveyron avec Maïlys et nos deux jeunes enfants. Je faisais 90 km aller retour par jour pour venir travailler chez Dominique... Ce soutien était donc bienvenu pour donner toutes les chances à notre projet de se concrétiser. Pendant cette période, de mars à juillet, Dominique et moi avons travaillé ensemble, chacun a trouvé sa place. On parlait le même langage !

D. Lecomte : En effet, la relation a été assez fluide, ayant jusqu’à présent un salarié sur la ferme. J’ai profité de cette période de transition pour présenter Jim aux voisins, aux membres des CUMA auxquelles j’adhérais et aux différents prestataires sur la ferme (véto...).

D. Lecomte et J. James : Pendant le CEFI nous avons reçu le conseiller transmission, Jean-Michel Batut pour savoir où nous en étions et comment ça se passait entre nous. Comme tout roulait, nous avons essayé d’accélérer la procédure d’installation et notamment la demande d’autorisation d’exploiter. Le 1er septembre, l’installation de Jim s’est concrétisée puis celle de Maïlys.

Comment avez-vous finalisé la vente de la ferme ?

D. Lecomte : J’ai évalué le prix de la reprise avec le CERFRANCE Aveyron à partir des résultats d’exploitation sur plusieurs années. Nous sommes partis sur une offre de location des bâtiments et du foncier. Jim et Maïlys ont racheté le cheptel, le stock, le matériel.

Pour le logement, avec mon épouse, nous avons souhaité garder notre maison qui se situe à côté de la ferme. Jim et Maïlys ont trouvé rapidement un logement à 2 minutes de la ferme.

Certaines démarches administratives ont été un peu longues dans le passage de relais, il faut savoir être patient ! Heureusement l’entente est très bonne entre nous et tout se fait assez facilement !».

Recueillis par Eva DZ

transmission+installation+severac

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