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28 Novembre 2023 | Actus nationales
La microflore du lait cru, un territoire qui reste à explorer
Le rôle de la microflore des laits suscite de plus en plus l’intérêt des chercheurs mais aussi des producteurs fermiers. Derrière cette connaissance, un enjeu de santé publique mais aussi un levier d’amélioration des pratiques agricoles.
Depuis les années 50, entre pasteurisation et lait cru, les tensions sont récurrentes au sein du Codex Alimentarius, le programme des Nations Unies en charge de l’élaboration des normes alimentaires internationales. D’un côté les Anglo-saxons, partisans du tout sanitaire ; de l’autre la France et quelques pays d’Europe du sud, qui défendent la notion de terroir. Elise Demeulenaere, anthropologue au CNRS, a résumé l’opposition en ces termes lors du colloque sur les fromages au lait cru qui s’est déroulé mi-novembre à Aurillac : « Il y a une pression hygiéniste. Elle pèse sur les producteurs fermiers, à tel point que l’on constate une érosion des microflores du lait. »
L’étude « Pasture », menée depuis quinze ans dans cinq pays européens, a apporté une contribution importante à ce débat. Alors que près d’un tiers de la population souffre d’allergies (contre 5 % dans les années 50), les chercheurs ont étudié le rôle de l’environnement de la ferme dans la propagation de ces maladies. Deux cohortes de 500 personnes ont été désignées. L’une vivant à la ferme, l’autre en zone urbaine. Le régime alimentaire des femmes enceintes et des enfants jusqu’à l’âge de quinze ans a été recueilli. Les résultats, présentés par Dominique-Angèle Vuitton, médecin et professeur d’immunologie à l’université de Besançon, ont de quoi dérouter les partisans de l’hygiénisme. Les personnes vivant à la ferme, au contact des animaux et des étables, se nourrissant, même pendant la grossesse, et ensuite dès le plus jeune âge, de lait cru, de yaourts et de beurre « de la ferme », sont en effet moins sensibles aux infections respiratoires, aux rhino pharyngites et aux otites, que l’autre groupe.
Lait cru et sensibilité aux allergies
Dominique-Angèle Vuitton en tire la conclusion que « vivre à la ferme, consommer du lait cru et des produits laitiers diversifiés dès l’âge de deux mois, participent à la construction d’un système immunitaire plus équilibré. Par ailleurs les acides gras du lait, riches en omega 3, sont bénéfiques. » Elle va même jusqu’à conseiller de donner du Roquefort, du Comté ou du Saint Nectaire aux jeunes enfants. Ce qui lui a valu d’être ovationnée par le public. En France, la Dgal déconseille cependant la consommation de fromages au lait cru aux femmes enceintes et aux enfants jusqu’à cinq ans. Ces pathogènes s’adaptent et restent dangereux.
Le rôle de la microflore des laits suscite en tous cas de plus en plus l’intérêt des chercheurs mais aussi des producteurs fermiers. « La microbiologie avance de façon extraordinaire », affirme Jean-Luc Angot, inspecteur général de santé publique vétérinaire. « L’amélioration de la connaissance dans ce domaine est indispensable. »
Plusieurs programmes de recherches en cours
Profitant des avancées dans le séquençage du génome, plusieurs études ont été lancées pour connaître plus finement le rôle des écosystèmes microbiens. Le projet MétaPDOcheese, lancé dans le cadre du réseau « fromages de terroirs », vise à faire la cartographie du génome des microflores des laits de 44 AOP fromagères et d’identifier ensuite les espèces autochtones, clef de voûte de chaque terroir sur lesquelles se fonde sa typicité. Pour Françoise Irlinger, chercheuse à l’Inrae et pilote de cette étude « l’image de la diversité est inscrite sur l’Adn. »
Le projet Tandem menée par Céline Delbes de l’Inrae va étudier quant à lui la flore microbienne de la prairie jusqu’au fromage pour mieux comprendre comment ces écosystèmes réagissent selon un système agro-écologique ou intensif. La Fondation pour la biodiversité fromagère va compiler 2500 publications afin de faire une synthèse complète des avantages et des risques de la consommation de fromages au lait cru et sur la manière dont ils agissent sur le microbiote digestif. Ce livre blanc sera publié en 2024. Ces recherches devraient permettre aux producteurs fermiers de mieux appréhender les points sensibles au cours de la fabrication des fromages au lait cru : éviter les fourrages fermentés, le contact du lait avec les matières organiques, envoyer le veau en fin de traite pour vider le pis et éviter les mammites, déceler les communautés microbiennes dans le caillé et le petit lait, etc.
La rédaction
24 Novembre 2023 | Actus nationales
Les Français font confiance aux agriculteurs
Contrairement à ce que pense beaucoup de paysans, les Français estiment que les agriculteurs jouent un rôle important dans la société, non seulement en matière d’alimentation, mais aussi pour le maintien de la biodiversité et la protection de l’environnement.
Bien que les agriculteurs expriment souvent le sentiment d’être mal aimés, la grande majorité des Français continuent de leur faire confiance, selon un sondage Ifop réalisé pour Ouest France du 3 au 4 octobre. Ils sont, en effet, 85 % à estimer qu’ils jouent un rôle majeur dans l’alimentation et qu’ils peuvent leur faire confiance à 74 %. Néanmoins s’agissant de cette confiance, celle-ci s’est légèrement dégradée depuis deux ans. Elle était de 79 % en pleine crise de du Covid en 2021.
Autres aspects positifs 77 % de Français estiment que les agriculteurs jouent un rôle dans le maintien de la biodiversité, 74 % qu’ils peuvent jouer un rôle dans le développement des énergies renouvelables (éolien, solaire, méthanisation…). Sur des questions plus controversées actuellement tels que le bien-être animal, la santé humaine, le respect de l’environnement, les agriculteurs recueillent également une opinion majoritairement favorable, respectivement 67 %, 66 %, 61 % de la part de leurs compatriotes. Si cette opinion favorable a légèrement reculé sur le bien-être animal et la santé depuis quelques années, l’image des agriculteurs se redresse régulièrement sur le respect de l’environnement, malgré les attaques régulières des organisations de défense de l’environnement. En 1977, au point le plus bas, l’opinion des Français vis-à-vis des agriculteurs en matière de respect de l’environnement était minoritaire à 44 %.
L’incertitude sur le renouvellement des générations
En ce qui concerne le positionnement des Français sur les produits alimentaires, on retiendra qu’ils sont prêts à les soutenir financièrement. Plus de la moitié (57 %) sont prêts à mettre la main au portefeuille et à payer plus cher les produits alimentaires pour garantir un revenu correct aux agriculteurs. Mais cette disposition favorable est en baisse sensible depuis deux ans, à cause de l’inflation. En la matière, ce sont davantage les classes aisées (72 %) que les pauvres (53 %) qui sont prêtes à faire ce geste. Les produits régionaux et le made in France ont le vent en poupe. Plus de huit Français sur dix les privilégient dans les rayons, la proportion étant néanmoins plus importante chez les personnes âgées que chez les jeunes.
En revanche et pour ce qui est de l’avenir, les Français sont plus pessimistes. Ils sont les deux tiers à pronostiquer un manque d’agriculteurs pour assurer l’alimentation de la population. Mais curieusement, ils ne sont que deux sur dix à conseiller à leurs enfants d’exercer ce métier. Sur ce sujet, l’opinion publique est relativement tranchée en la matière. Alors que les personnes âgées sont extrêmement réservées (12 % pour les 65 ans et plus), les jeunes semblent davantage attirés (34 % pour les 18-24 ans). Ainsi une majorité des Français (56 %) appellent les pouvoirs publics à soutenir davantage les agriculteurs. Mais il est à noter également qu’une proportion élevée (25 %) reste favorable au maintien du statu quo en matière d’aides aux agriculteurs.
La rédaction
crédit photo istock
confiance+agriculture+sondage
23 Novembre 2023 | Actus nationales
Santé animale : nette diminution de l’usage des antibiotiques en 2022
En 2022, l’exposition des animaux aux traitements antibiotiques a continué à baisser, notamment les prémélanges médicamenteux en traitement oral. De bons résultats ont été observés également pour les antibiotiques les plus critiques.
(crédit photo : iStock)
Depuis la mise en place du premier plan Ecoantibio en 2011, l’usage des antibiotiques en élevage a considérablement diminué. Mais en 2022, il a franchi un net palier à la baisse. Selon l’Agence nationale de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), les ventes d’antibiotiques se sont repliées de 26 % sur un an, la chute est encore plus spectaculaire pour les pré-mélanges médicamenteux : ils se sont effondrés de 82 %. Il est vrai que l’année 2022 a marqué l’arrêt de l’usage des antibiotiques dans les aliments pour animaux à titre préventif. L’interdiction des antibiotiques comme facteur de croissance est plus ancienne. Elle date de 2006.
Si les tonnages sont un bon indicateur de l’évolution de la consommation d’antibiotiques, ils ne sont pas les plus appropriés car ils ne prennent pas en compte la population animale ni l’activité thérapeutique des substances. On parle alors d’indicateur d’exposition, plus adapté à la mesure de l’usage des antibiotiques qui intègre les posologies recommandées pour chaque médicament ainsi que l’évolution de la démographie animale. Et celui-ci a fortement baissé de 9 % entre 2021 et 2022, en raison également de l’interdiction des mélanges pré-médicamenteux et de 52 % entre 2011 et 2022. «L’objectif fixé au niveau national a été atteint», se félicite-t-on à l’Anses et au cabinet du ministre de l’agriculture.
Objectif atteint
Espèce par espèce, les évolutions sont très différentes. Si les lapins et les porcs affichent une forte baisse d’exposition, respectivement -35 % et -21 % entre 2022 et 2021, le repli est plus modéré pour la volaille (-12 %) et les chiens et chats (-3 %), l’indicateur étant resté stable pour les bovins (+1 %) et les chevaux. Bonne nouvelle, après des augmentations observées ces dernières années les niveaux d’exposition pour les chats, les chiens et les chevaux semblent désormais se stabiliser. Par rapport à 2011 quand fut lancé le premier plan Ecoantibio, l’exposition des animaux d’élevage a nettement reculé -72 % pour la volaille, -67 % pour le porc, -64 % pour les lapins, -23 % pour les bovins. Le recul est moins marqué pour les chats et chiens (-3 %).
Pour les antibiotiques critiques, la baisse est également significative : -95 % pour les céphalosporines par rapport à 2017, -88 % pour les fluoroquinolones et -79 % pour les colistines. En moyenne leur exposition a diminué de 12 % sur un an. Ceci étant, il y a fort peu de chances que les diminutions d’exposition soient aussi significatives dans les années qui viennent, l’essentiel des efforts ayant été réalisé. «Les marges de manœuvre sont réduites», reconnait-on au cabinet du ministre. A partir de 2023, le suivi des ventes des antibiotiques par l’Anses sera complété par celui des antimicrobiens qui englobent également les antifongiques, les antiprotozoaires et les antiviraux.
La rédaction
élevage+antibiotiques+Ecoantibio
22 Novembre 2023 | Actus nationales
Marc Fesneau annonce l’ouverture de quatre guichets du Plan de souveraineté
C’est dans un Finistère marqué par la tempête Ciaran que s’est tenu le 66ème Congrès de Légumes de France. Ce congrès était le dernier de son président, Jacques Rouchaussé, qui ne se représentait pas après onze ans de mandat.
Plus de 400 personnes le 1er jour, 418 participants au diner de gala sur le Pont-Aven, navire amiral de la Brittany Ferries, propriété des légumiers bretons, près de 500 personnes le second jour : ce congrès a été celui de tous les records. Le monde du légume, mais aussi l’ensemble de la filière fruits et légumes, s’étaient mobilisés pour saluer le parcours de Jacques Rouchaussé dont c’était le dernier congrès en tant que président de Légumes de France. Mais l’aspect festif de ce rendez-vous n’a pas empêché les maraîchers de France d’être assidus aux différents travaux. La première table ronde « Transmission et installation : comment les encourager ? » a permis notamment aux coopératives Savéol et Prince de Bretagne, co-organisatrices du congrès aux côtés de Légumes de France, d’exposer leurs actions en faveur de la transmission des exploitations et de l’installation des jeunes maraichers. Savéol, par exemple, a mis en place un système de parrainage pour accompagner le jeune en cours d’installation. La seconde table ronde était consacrée au thème de l’eau.
C’est Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, qui a ouvert la séance des discours par « une pensée pour ceux qui sont impactés par les affres de la météo » en Bretagne et dans le Pas-de-Calais. Sur ce point, après le congrès, le président de la FNSEA a accompagné le ministre de l’Agriculture qui est aller visiter des exploitations du Finistère frappées par la tempête. Il s’est félicité de l’enveloppe de 80 millions d’euros débloquée par le ministère « pour venir en soutien, pour qu’aucun agriculteur ne soit laissé sans solution ». Il a aussi lancé un appel aux assureurs afin qu’ils fassent preuve de diligence dans la gestion des dossiers.
« Ras-le-bol » sur les contrôles et sur les charges
Arnaud Rousseau a ensuite rappelé la mobilisation du réseau cette semaine, une mobilisation qui doit exprimer le « ras-le-bol » des agriculteurs, contre la multiplication des contrôles et l’augmentation des charges. Comme la redevance pour pollution diffuse : +150 % dans le bassin Rhône Méditerranée Corse par exemple. Il a ensuite évoqué les impasses sanitaires. « Beaucoup trop de production, et singulièrement en légumes frais » doivent faire face à des manques de molécules. « Pas d’interdiction sans solution » a-t-il rappelé. Le président de la FNSEA s’est enfin félicité de la reconduction de la mesure TO-DE (suppression des charges pour les saisonniers) tout en rappelant qu’il manque 70 000 emplois en agriculture. « Nous devons être reconnus comme un métier sous tension », a-t-il ajouté. L’agriculture a de lourds investissements devant elle pour faire face au défi climatique et à celui de son impact environnemental. Pour cela, « il faudra que l’agriculture produise. Et ce n’est pas un gros mot ».
Non sans émotion, Jacques Rouchaussé a ensuite prononcé son dernier discours de président. Il a mis l’accent sur le Plan de souveraineté fruits et légumes (dont il a été un des principaux promoteurs avec Laurent Grandin, président d’Interfel). Ce plan, qui est « une reconnaissance de notre filière », « nous y croyons beaucoup, parce qu’il est ambitieux ». Ce plan pluriannuel prévoit d’investir 200 M€ par an. « Nous sommes prêts, mais il manque des ‘petites choses’ ». La filière attend toujours les appels à manifestation d’intérêt, des AMI « adaptés à notre secteur, notamment en ce qui concerne le caractère innovant des projets ». Devant la longueur de la procédure, la filière craint de ne pas pouvoir obtenir cette enveloppe de 200 M€ avant la fin de 2023. « Il va falloir agir vite, le terrain s’impatiente » a martelé Jacques Rouchaussé. La reconquête de la souveraineté passera également par l’emploi. « Il va falloir de la main d’œuvre supplémentaire », poursuit le président qui demande l’extension de l’exonération des cotisations sociales aux travailleurs permanents. Une mesure estimée à 18 M€.
Une souveraineté à reconquérir
« La filière fruits et légumes est symbolique de la souveraineté que l’on a perdue et que l’on doit reconquérir » a répondu Marc Fesneau. Le Plan de souveraineté fait partie des « politiques prioritaires du gouvernement » a-t-il rappelé. « Les attentes sont fortes et l’impatience grandit », a reconnu le ministre de l’Agriculture. « France 2030 est un dispositif complexe, mais c’est une bonne nouvelle d’avoir pu y faire rentrer l’agriculture ». Il s’est engagé à faire assouplir la notion de ‘projets innovants’ porte d’entrée dans France 2030. « L’innovation, c’est que toutes les innovations puissent aller sur les exploitations agricoles ». Ainsi, la liste des matériels pouvant rentrer dans les AMI va être élargie. Le ministre a par ailleurs annoncé l’ouverture « d’ici la fin de l’année » de quatre guichets FranceAgriMer : un sur les serres, un sur les plants et agroéquipements du verger, un sur les autres agroéquipements, et un sur l’outre-mer « afin que les filières ultra-marines disposent d’une enveloppe dédiée pour leurs projets ». Le ministre a également indiqué que les coopératives et les organisations de producteurs (OP) seront éligibles à ces mesures.
La rédaction
16 Novembre 2023 | Actus nationales
Loups : les organisations professionnelles se mobilisent
Dans la dernière ligne droite, avant l’annonce officielle du futur Plan Loup et activités d’élevage, les organisations professionnelles agricoles travaillent d’arrache-pied pour améliorer les différentes dispositions envisagées par les pouvoirs publics.
Dans le cadre de la consultation publique prévue par le Gouvernement sur le futur Plan Loup, la FNSEA, les JA et les organisations de l’élevage se mobilisent pour améliorer le projet de Plan national d’actions sur le loup et les activités d’élevage pour 2024-2029, annoncé le 18 septembre dernier à Lyon. Le moins que l’on puisse dire est que la communication gouvernementale, n’a pas répondu aux attentes des éleveurs. « Nous sommes super déçus », avait déclaré alors Bernard Mogenet, président de la FDSEA de Savoie, en charge du dossier prédateurs à la FNSEA, alors que le loup est désormais présent dans une soixantaine de départements.
L’amélioration du comptage
Premier axe visé une meilleure connaissance du loup prévue dans le plan. Si le gouvernement est prêt à s’engager dans une méthode de comptage plus robuste en matière d’indices, les professionnels déplorent le parti pris des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), souvent plus attentifs aux arguments des organisations environnementalistes qu’aux préoccupations des éleveurs. Pourquoi par exemple, ne pas utiliser les hurlements et procéder à une évaluation des meutes présentes dans un département plutôt que des seuls individus ? « Ca permettrait de s’approcher mieux de la réalité », estime la FDSEA de la Drôme, particulièrement impactée par le prédateur avec 31 meutes sur le territoire. « L’estimation de la population lupine est un vrai sujet », renchérit Claude Font, en charge du dossier prédateur à la Fédération nationale ovine. Quand on sait par exemple qu’une baisse affichée de 20 % de la population lupine a été annoncée par l’OFB l’été dernier avant d’être démentie quelques semaines plus tard par la même structure.
Ce qui renvoie au statut du loup. Espèce « strictement protégée », le loup devrait devenir « protégé ». Avec plus de 1 100 loups recensés, le seuil de viabilité de l’espèce de 500 individus est largement dépassé. Une ouverture a eu lieu en ce sens. En septembre dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, s’est prononcé en faveur d’une révision du statut du loup. Le Plan Loup n’écarte pas cette possibilité mais à l’horizon 2026. « Il faut aller plus rapidement », plaide Bernard Mogenet.
La simplification des tirs
Deuxième axe la gestion et la prévention des attaques. Si la profession reconnaît quelques avancées en matière de promesses d’accélération du paiement des aides à la protection ou d’accompagnement des éleveurs pour la pose de clôtures électrifiées, de déploiement de brigades mobiles de bergers, ainsi que d’évolution du statut des chiens de protection pour dégager la responsabilité des éleveurs, elle déplore que la non protégeabilité des troupeaux bovins, équins et asins ne soit pas encore inscrite dans le futur plan. Car le loup ne se contente plus d’attaquer les troupeaux ovins. De plus en plus d’élevages bovins, équins et asins sont victimes du prédateur. C’est pourquoi, la FNSEA et les JA plaident pour que des tirs de défense soient automatiquement octroyés aux éleveurs dans les zones de présence du loup pour prévenir les attaques. D’une façon générale d’ailleurs en matière de tir les organisations professionnelles déplorent que le gouvernement ne soit pas allé assez loin dans l’allègement des protocoles. Ainsi se prononcent elles sur une simplification des tirs et une fusion des tirs de défense simple et renforcée. Autres demandes, le détenteur d’un tir de défense devrait pouvoir saisir directement les louvetiers sans attendre le bon vouloir de l’administration. Les éleveurs et les chasseurs devraient avoir accès à des armes équipées de dispositifs de visée nocturne et ne devraient plus être obligés d’éclairer le loup avant d’effectuer un tir. Plus globalement les organisations estiment que le plafond de prélèvement de 19 % ne doit pas être un « totem » et qu’il doit être supprimé.
Davantage de réactivité
Quant aux indemnisations des pertes, le syndicalisme demande à ce qu’elles soient fixées au plus juste de la valeur des animaux comme le prévoit d’ailleurs le Plan Loup. Ce qui veut dire que la réévaluation du barème soit plus fréquente pour tenir compte de l’inflation, que les pertes indirectes soient prises en compte, « y compris les pertes génétiques », précise Claude Font, et que les délais de paiement soient raccourcis. La proposition des pouvoirs publics de 125 jours maximum étant jugée trop longue.
Quel que soit le sujet, les organisations professionnelles se prononcent en faveur d’une gouvernance plus réactive et plus adaptée. L’une des voies serait d’accorder plus de pouvoirs aux préfets, tant dans l’octroi des tirs de défense que pour l’autorisation des tirs de prélèvement notamment.
Mais au-delà des mesures inscrites dans le futur Plan Loup, l’élevage et le pastoralisme doivent être mieux soutenus et constituer la colonne vertébrale du plan 2024-2029, insistent les organisations professionnelles. Son maintien contribue à la sauvegarde de la biodiversité et à l’équilibre des territoires. Ce que de nombreuses organisations environnementales oublient.
La rédaction
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