Aveyron | National | Par La rédaction

Assemblée générale FODSA – GDS Aveyron Biosécurité : les éleveurs en font déjà !

A l’occasion de son assemblée générale, jeudi 7 avril, FODSA GDS Aveyron a parlé biosécurité et réfléchi avec les acteurs concernés, au premier rang desquels les éleveurs, à une meilleure maîtrise du risque sanitaire en élevage.

«De la biosécurité, nous en faisons tous sur nos élevages et ce, depuis déjà de nombreuses années», a introduit Bernard Lacombe, président de FODSA GDS Aveyron. «Derrière ce mot qui peut paraître obscur et peu concret, nombreuses sont nos pratiques qui y répondent déjà», a-t-il poursuivi citant en exemple, les contrôles à l’introduction des animaux afin d’éviter l’entrée de pathogènes dans l’élevage lors d’un achat. En volailles comme en porcs, les éleveurs ont franchi le pas de la biosécurité, sous la menace de la grippe aviaire et de la fièvre porcine africiane : «les éleveurs de ruminants doivent s’inspirer de ce qui a été fait pour augmenter le niveau de sécurité sanitaire des élevages tout en garantissant une application réaliste et concrète», a enchaîné Bernard Lacombe, assurant du soutien du GDS et de sa filiale FARAGO Aveyron auprès des éleveurs, dans cette démarche.

Avoir une approche globale de son élevage

Pour étayer ces propos, Emmanuel Garin, vétérinaire à GDS France en charge du dossier biosécurité, a confirmé que des mesures étaient déjà prises au quotidien par les éleveurs : réalisation des prophylaxies, vaccination, parage, gestion de l’équarrissage, hygiène de traite, lavage des bottes… «L’objectif est de raisonner ces pratiques de façon globale pour protéger son exploitation, ses animaux, son environnement et les personnes qui y travaillent, d’organiser son système pour éviter que des virus pénètrent dans l’élevage», a-t-il expliqué. «La diversité des élevages, des pratiques fait qu’il n’y a pas qu’une seule biosécurité mais qu’elles sont multiples», a étayé Emmanuel Garin.

«Il faut se convaincre que la biosécurité est utile pour les éleveurs en premier puisque les animaux seront moins malades, seront en situation de bien-être donc plus productifs, que les frais sanitaires seront moindres et que le temps passé aux soins sera réduit…», argumente le vétérinaire. Il a cité plusieurs outils à la disposition des éleveurs pour mettre en œuvre la biosécurité : une fiche technique d’auto-évaluation (disponible sur le site de FODSA GDS Aveyron), des plaquettes de sensibilisation sur l’application des mesures, un guide de bonnes pratiques…

Des accès et des espaces délimités

Loïc Christophe est éleveur de volailles en Aveyron et membre du bureau GDS12. Comme tous les éleveurs de cette filière, il a dû mettre en place des mesures de biosécurité sur son élevage pour se protéger de la grippe aviaire. Il a démarré son atelier de volailles prêtes à gaver fin 2016 : «J’ai suivi la formation obligatoire d’une journée et demie et j’ai pu en suivant mettre en place des aménagements rapides : un sas pour entrer dans le bâtiment de façon à créer une zone propre entre l’intérieur et l’extérieur. J’ai aussi délimité des espaces différents sur mon exploitation pour l’équarrissage, la livraison des aliments, l’accueil des visiteurs… en favorisant des accès proches de la route pour éviter les contaminations notamment par les véhicules sur mon élevage. Et j’ai instauré un protocole pour les visiteurs avec des tenues de protection». Mais le plus difficile pour Loïc Christophe a été de parler de biosécurité à son père qui a quelques poules pondeuses !

En production porcine, les mesures de biosécurité sont essentielles pour faire face à la FPA : «ce virus est très contagieux, très résistant et mortel pour les porcins, c’est pour cette raison que la maladie est très compliquée à éradiquer», a expliqué Emmanuel Garin. «La première des précautions à prendre est d’éviter tout contact entre les cochons d’élevages et les sangliers en doublant les clôtures par exemple… Le virus peut également se transmettre par les vêtements au contact des animaux ou via les restes d’aliments», a-t-il averti.

«Être imaginatifs !»

Pascal Martens, vice-président de GDS France et président du GDS Bourgogne-Franche Comté a témoigné de son expérience locale suite à la recrudescence de la tuberculose. L’enquête épidémiologique avait mis en évidence plusieurs causes : le voisinage, la faune sauvage et le milieu extérieur. «Pour protéger nos élevages, nous avons dû être imaginatifs sur les mesures à mettre en place : des caméras sur les clôtures ont en effet révélé des contacts fréquents entre des troupeaux voisins, des caméras dans les bâtiments ont aussi révélé la venue, la nuit lorsque l’éleveur n’est plus là, d’une laie et de ses petits pour se nourrir dans l’auge des animaux ! En lien avec la FD des chasseurs et la DDT, nous avons mis en place un référent chasseur et un référent agriculteur qui surveillent les lieux de rencontre entre faune sauvage et animaux d’élevage (pâtures, points d’eau, bâtiments…). Il y a un vrai échange sur la surveillance et la canalisation de la faune sauvage», a témoigné le représentant national.

«Bon sens paysan»

Eric Nadal, membre du bureau de FODSA GDS Aveyron, a rappelé les outils mis à disposition des éleveurs bovins pour éviter d’entrer un agent pathogène dans leur élevage. Le premier d’entre eux est le «pack intro». Issu d’un partenariat entre le GDS, le laboratoire, les GDS locaux, il propose à un coût négocié, de réaliser 4 analyses chez les jeunes ou 5 chez les adultes, avant leur entrée dans un élevage. «Oui c’est un coût supplémentaire au moment de l’achat mais qui se révèle moindre que si une maladie entre dans l’élevage avec toutes les conséquences que cela peut engendrer (pertes économiques, de production, frais sanitaires…)», a remarqué Eric Nadal. Il n’oublie pas non plus, les nombreuses formations proposées par FODSA GDS Aveyron, sur la santé animale qui accompagnent les éleveurs dans la maîtrise du risque sanitaire ainsi que l’appui technique et les conseils de FARAGO Aveyron sur le matériel de protection, sur l’hygiène… Et en appelle aussi au «bon sens paysan» dans les pratiques : soigner les animaux malades en dernier, changer les aiguilles à chaque animal lors d’interventions…  

Eva DZ

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