National | Par Didier Bouville

Les Français toujours friands du bio

L’Agence Bio organisait le 19 mars, une conférence de presse présentant le 18e baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France. Les produits issus de ce type de production séduisent toujours plus.

«Le bio séduit 15 % de nouveaux consommateurs», s’est réjoui Philippe Henry, président de l’Agence bio. Parmi ces nouveaux adeptes, trois catégories se distinguent : celle des 18-24 ans mais aussi celle des ouvriers et employés et enfin les femmes. L’une des causes de cet engouement pour ce type de produits provient de la crise sanitaire qui a accentué la réflexion des consommateurs sur la manière de se nourrir et d’appréhender leur alimentation, a en substance souligné Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio.

Plus de la moitié des Français (54 %) ont en effet déclaré avoir changé leurs habitudes en la matière depuis trois ans et même 64 % parmi les consommateurs de produits bio. Surtout, les périodes de confinement ont été propices à cuisiner et à privilégier les produits locaux et les circuits courts. Dans ce contexte, la bio a tiré son épingle du jeu car les Français se sont plus approvisionnés près de chez eux et de préférence auprès des producteurs bio : +6 % par rapport à 2019.

D’ailleurs, «une grande moitié des quelque 50 000 producteurs bio français sont engagés dans une pratique de vente directe, d’une manière plus ou moins importante», a indiqué Philippe Henry. En contrepartie, les grandes surfaces affichent un recul de 3 % de leurs ventes en bio. «Après le premier confinement, un consommateur sur 10 n’est pas retourné acheter des produits bio en grande surface», a précisé Laure Verdeau.

«Trop chers»

«Le bio est en croissance année après année» et la trajectoire «n’a pas fléchi» avec le Covid-19, a-t-elle ajouté. Le bio semble bien ancré dans le quotidien de nombreux Français puisqu’ils sont 9 sur 10 à déclarer consommer du bio. Encore faut-il nuancer le propos. En effet : 73 % en ont consommé au moins une fois par mois et 13 % tous les jours. Ils sont en revanche 10 % à ne jamais en consommer et 17 % déclarent en consommer moins d’une fois par mois.

Bien que la crise sanitaire ait entamé le pouvoir d’achat de nombreux compatriotes, la part du budget consacré aux produits bio reste stable pour 53 % de la population. Ils sont ainsi 80 % à assurer de maintenir leur consommation future et 11 % des personnes interrogées envisagent d’augmenter leur consommation de produits biologiques.

Quant aux raisons qui pousse à l’acte d’achat, elles sont toujours les mêmes d’un baromètre à l’autre : 61 % le font pour « préserver sa santé », 48 % pour «préserver l’environnement» et 38 % «pour des raisons éthiques et/ou sociales». Pas moins de 61 % des personnes sondées estiment que le goût est un critère qui déclenche l’acte d’achat devant la «restriction des additifs» (51 %), l’origine française (49 %).

Même le prix ne semble plus constituer un frein, a indiqué Laure Verdeau. Ils sont encore une majorité à estimer (73 %) que les produits biologiques sont «trop chers», même si ce chiffre est en baisse de 7 % par rapport au baromètre 2019. Dernier enseignement de cette étude : Près de la moitié des personnes interrogées nourrissent des doutes sur le fait que les produits qu’ils consomment soient «totalement bio».

*L’étude a été menée par Internet auprès d’un échantillon représentatif de 2000 Français âgé de 18 ans et plus entre le 13 novembre et le 1er décembre selon la méthode des quotas.

AB+bio+consommation


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