National | Par eva dz

Souveraineté alimentaire : le dire… et surtout le faire !

Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA et du COPA s’est exprimé suite à la venue du Président de la République à Terres de Jim.

En annonçant que « la souveraineté agricole et alimentaire est la mère des batailles », le Président de la République a fait écho à une attente forte de la FNSEA : celle de donner un cap, une bannière de ralliement à une agriculture sévèrement mise à mal par les hausses de charges sans précédent et un climat dont les assauts sont aussi fréquents que violents.

Affirmer ce cap est important, mais force est de constater que les voiles pour l’atteindre ne sont toujours pas levées ! Il est temps d’enclencher le mode «action» et d’assortir ce discours d’actes concrets !

Certes, la réforme de la gestion des risques sera effective au 1er janvier 2023. Mais bien d’autres mesures cruciales pour la compétitivité de nos activités demeurent en attente.

C’est particulièrement vrai sur le sujet des moyens de production qui pâtissent encore de tergiversations sclérosantes : les projets de réserves d’eau, primordiaux pour toutes les productions, sont au point mort même quand ils sont menés dans le strict cadre de la loi ; le revenu des agriculteurs est toujours sous le joug d’acteurs qui, sous couvert de défense du pouvoir d’achat des Français, ne respectent pas les modalités de la loi EGalim 2 , la mise en œuvre de l’étiquetage de l’origine et des dénominations « viande », pourtant indispensables à l’appel au « manger français » du Président, se heurtent à des freins réglementaires et budgétaires. Sans oublier les interdictions sans solutions qui persistent.

Je l’ai martelé maintes fois : il n’y a rien que l’agriculture ne puisse accomplir, quand les objectifs et le calendrier sont alignés sur les moyens ! La planification alimentaire doit aller de pair avec la planification écologique, sans quoi l’objectif de relocalisation des productions sur le territoire pour garantir à tous les Français une alimentation durable à des prix abordables ne sera pas atteint !

Cela constitue un véritable projet de société, qui doit être collectivement porté. Nous entendons l’appel à «aimer» les agriculteurs en refusant les outrances et outrages de certains, médias, activistes et même acteurs économiques, qui fragilisent le lien entre l’agriculture française et les Français.

Les agriculteurs travaillent au quotidien pour la souveraineté alimentaire tout en étant acteurs de la transition écologique et énergétique. Portons ensemble la fierté de nos missions et de nos métiers, pour les rendre à nouveau attractifs et ainsi relever le défi démographique.

C’est cette exigence d’actes concrets et de résultats positifs, ainsi que cette fierté conquérante, que nous porterons dans les consultations annoncées pour le Pacte d’orientation et d’avenir agricole en 2023. Nous sommes à un point de bascule où le contexte climatique et géopolitique exacerbent les concurrences et imposent lucidité dans les orientations des politiques publiques et courage dans leur mise en œuvre.

La rédaction (photo Actuagri)

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