Aveyron | National | Par Didier Bouville

Tribune de Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA et du COPA

Faisons entendre notre voix : les agriculteurs sont au cœur des systèmes alimentaires durables mondiaux !

Le pré-sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires, qui s’est tenu à Rome les 26 et 27 juillet, s’inscrit dans un contexte international très particulier. L’actuelle pandémie mondiale a remis sous le feu des projecteurs, parfois cruellement, les inégalités d’accès à une alimentation disponible en quantité, comme en qualité.

Si la sécurité alimentaire demeure problématique dans de nombreuses régions du monde, nous avons, en Europe et en France, la chance de ne pas souffrir de pénuries alimentaires. Nous disposons des filières agricoles efficaces avec des agriculteurs engagés qui, au-delà du simple enjeu de quantité, ont fourni des efforts considérables pour rendre leurs productions durables, limitant les impacts sur l’environnement et apportant des solutions dans la lutte contre le changement climatique.

Aujourd’hui, nous sommes prêts à aller encore plus loin : les enjeux climat, carbone et biodiversité nous y invitent avec une certaine urgence. Les objectifs sont clairement identifiés dans les stratégies européennes « Biodiversité 2030 », « De la Ferme à la Fourchette » et dans le paquet Climat « Objectif 55 ». En France, la reconquête de la souveraineté alimentaire, la place accordée à l’agriculture dans la Plan de Relance, l’ambition de la Stratégie Nationale Bas Carbone balisent le chemin.

Une chose est sûre : le financement de l’accompagnement de ces nouveaux efforts est la pierre angulaire. Nous réussirons avec, d’une part, le soutien de politiques publiques cohérentes et lisibles, qui nous donneront les moyens et le temps de l’adaptation et, d’autre part, l’acceptation des consommateurs à payer le « juste prix » de l’alimentation. Les innovations techniques, technologiques, numériques et organisationnelles sont les meilleurs leviers pour apporter des solutions à la carte, en fonction des territoires et des agricultures.

Ces demandes, la FNSEA les porte au quotidien. Nous comptons sur la présidence française de l’Union Européenne au 1er janvier 2022 : elle sera déterminante pour que s’impose une vision mondiale partagée vers des systèmes alimentaires durables, notamment à travers les clauses miroir ou le mécanisme de compensation carbone aux frontières.

Car nous ne relèverons pas seuls les défis d’avenir ! C’est pourquoi, via le COPA COGECA et le CEJA (jeunes agriculteurs européens), plusieurs conditions de réussite ont été portées lors du pré-sommet. Tout d’abord : que tous les continents s’y engagent, avec des politiques publiques adaptées et des financements dédiés. Ensuite : qu’ils appliquent, dans les échanges commerciaux internationaux, des règles harmonisées et équitables. Enfin : que les agriculteurs, insuffisamment sollicités lors du pré-sommet, soient davantage présents et écoutés dans les instances de décision internationales. Car, comme l’a dit le Ministre de l’agriculture italien, pays hôte : « N’oublions pas que notre santé est le fruit du travail quotidien de milliers d’agriculteurs dans le monde ».

Ces messages, je les porterai au nom de la FNSEA et du COPA COGECA lors du Sommet plénier à New York en septembre, mais aussi lors de la 15e conférence des parties prenantes à la convention sur la diversité biologique en Chine en octobre et de la COP26 à Glasgow en novembre.

Nous, agriculteurs, sommes au cœur des systèmes alimentaires durables : faisons entendre notre voix !

Christiane Lambert, Présidente de la FNSEA

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