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Union Aubrac : des défis au service de l’excellence
12 aout 2021
Union Aubrac : des défis au service de l’excellence
Christine Sahuet pour le Conseil régional Occitanie et Christian Naudan pour le Conseil départemental ont assisté à l’assemblée générale de l’Union Aubrac présidée par Yves Chassany.
Si l’Aubrac continue sa belle progression en matière d’effectif avec 245 000 vaches, les responsables de la race regrettent en revanche le manque de valorisation en particulier des broutards et le difficile contexte international en matière d’exports d’animaux de repros. Réunie en assemblée générale vendredi 6 août à Graissac, l’Union Aubrac a présenté les prochains défis pour mettre en avant l’excellence de ses animaux et des pratiques d’élevage de ses producteurs.
«Difficile et décevante», c’est ainsi que le président Yves Chassany qualifie l’année 2020. Un concours national reporté au prochain Sommet de l’élevage, des ventes à la station de La Borie annulées, tout comme les traditionnels concours et portes ouvertes qui jalonnent l’année... auxquels s’ajoutent des cours du maigre à la baisse, un contexte géopolitique sur les pays de l’Est limitant pour le marché de la repro et limité à la seule Roumanie grâce à l’appui de la SARL Nolorgues et du GIE Aubrac... Une année à vite oublier comme l’a expliqué Yves Chassany : «Malgré de gros efforts consentis et une qualité de nos productions sans cesse améliorée, nos systèmes ne parviennent pas à valoriser au juste prix, l’excellence de nos animaux et les pratiques d’élevage». Et d’ajouter : «Le contexte sanitaire nous a en plus privés de nos nécessaires moments de convivialité et de confiance partagée entre éleveurs et avec nos partenaires».
Des effectifs toujours en hausse
Devant les défis qui s’ouvrent à eux et le potentiel de leur chère race Aubrac, les éleveurs restent motivés : «En 2021 nous avons fait preuve d’adaptabilité et nous avons de nombreux chantiers en cours pour aller vers encore plus de professionnalisme, de qualité, de valorisation», a encouragé le président de l’Union Aubrac. Déjà au printemps, les ventes à la station de La Borie ont pu se tenir à distance : «même si les prix n’ont pas toujours satisfaits les vendeurs, nous avons pu tenir les ventes. Cette première a été un succès et nous serons prêts à le renouveler si besoin, avec des améliorations», a avancé Yves Chassany. Les veaux de la prochaine campagne feront leur entrée en octobre à la station.
Autre signe encourageant pour l’Aubrac : la progression constante de ses effectifs avec 245 000 vaches (IPG 2021) et près de 50 000 naissances en 2020. «Cette progression de 2,5% est un exploit alors que l’élevage est en recul dans de nombreuses zones françaises», remarque le directeur de l’Union Aubrac, Jacques Renou. De fait l’Union Aubrac maintient aussi son nombre d’adhérents (autour de 640). Si la région Occitanie et le Massif central concentrent 70% des effectifs Aubrac, de plus en plus de départements plébiscitent la race, ce qui n’est pas sans conséquence sur les missions de l’Union Aubrac. «Clairement nous sommes un peu à un tournant parce que notre volonté est d’accompagner et de conseiller un maximum de nouveaux éleveurs et notre expertise terrain, aujourd’hui largement reconnue, doit rester notre mission prioritaire», relève Yves Chassany.
Des systèmes vertueux
Pour s’adapter, l’Union Aubrac a imaginé de nouvelles formules de recueils de données (appelées aussi Pack) en liaison avec les EDE et Bovins Croissance. Les priorités sont gardées sur la facilité de naissance, l’aptitude à l’allaitement, la croissance sous la mère et la morphologie au sevrage. Et les résultats du Contrôle de performances issus de l’Institut de l’élevage et de France Contrôle Elevage (ex Bovins croissance) le prouvent : la race Aubrac, malgré les sécheresses successives, l’augmentation des effectifs, l’arrivée de nouveaux troupeaux, a la capacité de s’adapter et affiche des performances stables (âge au premier vêlage, conditions de vêlage, intervalle vêlage-vêlage, longévité...). Jacques Renou a de nouveau, insisté sur «l’impérieuse nécessité de déclarer des données de naissance de qualité». «Les performances de repro sont déjà bien fixées et la recherche permanente de la triple performance (économique, sociale, environnementale) est à notre portée. A nous de savoir les certifier, les faire reconnaître pour mieux les valoriser ensuite», a complété Yves Chassany.
Des données précises qui permettront de faire avancer les chantiers en cours de l’Union Aubrac. L’un d’entre eux vient de se concrétiser : la création de la SAS Génobrac, fruit d’un partenariat entre l’Union Aubrac et Auriva. Cette nouvelle entité va permettre de développer la génomique en race Aubrac et commercialiser des outils plus performants pour les éleveurs. Le bilan de la première campagne est mitigé avec 20 contrats signés contre 4 arrêts de VA4. «Le fait de ne pouvoir tenir des réunions en physique nous a un peu pénalisés», résume Jacques Renou, qui mise sur une plus grande communication et davantage d’échanges avec les éleveurs pour trouver les meilleures solutions. Cette association entre l’Union Aubrac et Auriva permet de mettre en commun les savoir-faire respectifs tout en gardant une liberté d’entreprendre et en maintenant un centre de décision localement. «Notre ambition est bien de protéger le patrimoine de notre race», a insisté Yves Chassany, premier président de la SAS. La recherche du gène BullDog est l’un des exemples de la mise en œuvre de ce partenariat entre l’Union Aubrac, Auriva et le laboratoire retenu, Aveyron Labo. «Le bilan provisoire de la première campagne montre qu’il était temps de se préoccuper de ce gène BullDog», résume Cyril Leymarie responsable technique à l’Union Aubrac. «Il va s’ajouter au critère de sélection. L’idée n’est pas de supprimer les animaux porteurs mais de génotyper les femelles issues de ces taureaux porteurs pour une meilleure connaissance des pedigrees».
En route pour Cournon !
La priorité de la rentrée de l’Union Aubrac est de réussir son National, organisé dans le cadre du Sommet de l’élevage. «Moment de partage et de convivialité entre les éleveurs et leurs partenaires, cette formidable vitrine nous permet d’afficher nos atouts, de communiquer largement auprès des responsables, des professionnels et du grand public sur les bienfaits de l’élevage Aubrac», avance Yves Chassany avec enthousiasme. Comme les deux éditions précédentes l’ont font grandir, la race Aubrac mise beaucoup sur ce nouveau rendez-vous au Sommet : «Les éleveurs sont prêts, ils sont plus d’une centaine à s’être pré-inscrits, preuve que la motivation est toujours là !», conclut le président de la race Aubrac. Une occasion de plus de mettre en avant les atouts d’une race et de sa sélection au service des familles d’éleveurs et des filières, premiers maillons de l’économie en zone rurale herbagère.
Eva DZ