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Mouliac et fils SARL : un fils d’adoption pour la reprise
09 septembre 2021
Mouliac et fils SARL : un fils d’adoption pour la reprise
Christophe Marcillac, qui prend les rênes de l’entreprise Mouliac et fils, et Philippe Mouliac à sa droite. (Photo : Isabelle Cabot)
Transmettre son entreprise n’est jamais simple. Philippe Mouliac a donc préparé la sienne au plus tôt. Épaulé par son constructeur, Claas, et son repreneur, Christophe Marcillac.
Céder plus que vendre
«J’ai davantage cédé mon entreprise que je ne l’ai vendue», ressent Philippe Mouliac. Aujourd’hui, Christopne Marcillac a repris les rênes de Mouliac et fils, société de ventes et de réparations d’engins agricoles, depuis 2 mois. «Il était temps qu’un vent nouveau souffle. Christophe lance des changements et adapte l’entreprise. Ce sont des choix que moi je n’aurai pas fait. Il est jeune, il apporte un plus. Et même pour le personnel : tous ces choix restent dans la continuité de l’entreprise. Ils connaissent le personnage et l’apprécient. Le plus important pour moi n’était pas de vendre, mais de transmettre», estime Philippe Mouliac.
Une reprise préparée, anticipée et bichonnée par le désormais ex-dirigeant de la société et celui qui incarnait hier le «fils» de Mouliac et fils SARL : Christophe Marcillac. «Comme disait Valadier : il faut tourner la page tant que l’on sait lire. Dès 2017, nous nous sommes aperçus qu’il fallait préparer la succession. Christophe avait travaillé avec nous entre 2003 et 2008. Mais même quand il est parti, nous sommes restés en contact. Nous ne nous sommes jamais fâchés, au contraire», plaisante Philippe Mouliac.
Au retour de Christophe Marcillac chez le concessionnaire Claas de Sainte-Geneviève sur Argence, un vendeur faisait ses valises. «À partir de ce moment, nous sommes entrés en discussion. Il y avait énormément de points à discuter et d’inconnues. Mais de fil en aiguille, la passation s’est faite. Notamment avec l’appui et l’avis du constructeur puisque le contrat de distribution est accordé à une personne et pas à l’entreprise. Claas devait donc valider ma personne tout en me faisant racheter 100% des parts», relate Christophe Marcillac.
La communication
«Tous ensemble, nous avons pu mettre en œuvre un projet qui s’adapte à tous. Analogie conseil nous a également beaucoup aidé je dois le reconnaître», fait valoir Philippe Mouliac. Car la pierre angulaire de la transmission de l’entreprise est la communication. «Nous nous entendons super bien. Nous nous épaulons, nous accompagnons, discutons... Il n’y a jamais de mauvaise question entre nous. Sur les deux ans de préparation à la passation, nous sommes, dès le départ, sur les rails de mon projet pour l’entreprise», se réjouit Christophe Marcillac.
Aujourd’hui et demain, de nouveaux défis attendent Mouliac et fils à l’ère de Christophe Marcillac. «L’entreprise se porte bien : 25 salariés répartis sur 3 sites et un chiffre d’affaires de 8 millions et demi. Il faut maintenant optimiser et grignoter les coûts. Cela passe par exemple par la mise en place d’un logiciel de gestion des stocks en temps réel. Tous ces petits ajustements, mis bout à bout, nous permettent d’y arriver. Mais il ne faut pas aller trop loin. Mon but ce n’est pas de mettre mes salariés dans l’inconfort», assure Christophe Marcillac.
Et pour continuer à assurer un service de qualité dans le nord Aveyron, la main d’œuvre doit être attirée. «C’est le principal facteur de handicap. Nous avons des apprentis mais tous ne restent pas. C’est une problématique à l’ensemble du secteur. Et même à l’entièreté des territoires ruraux. Et sur l’Aubrac la difficulté est majorée. Il faut former des jeunes mais pour qu’ils restent nous ne pouvons pas les attacher», rit amèrement le nouveau dirigeant de Mouliac et fils.
Jérémy Duprat